La résilience est une qualité, un état d’esprit, qui permet de réagir face aux difficultés du travail au quotidien. En cette période aux défis multiples, la résilience permet de traverser les tempêtes tout en préservant sa performance.
La résilience dans tous ses états
Il existe plusieurs définitions de la résilience qui sont très intéressantes pour aborder ce concept dans la dimension du travail. Ainsi, le dictionnaire Larousse donne une première définition en termes de psychologie : « Aptitude d’un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques ». Cette approche pose les bases de la résilience. Malgré des circonstances difficiles, le sujet ne se résout pas à la situation et choisit de bâtir un système lui permettant de continuer à évoluer dans des conditions optimales.
Dans sa seconde définition, le Larousse aborde la résilience dans son rapport à l’écologie : « Capacité d’un écosystème, d’un biotope ou d’un groupe d’individus (population, espèce) à se rétablir après une perturbation extérieure (incendie, tempête, défrichement, etc.). » Après un incendie de forêt, quelques années plus tard, les arbres reprennent l’ascendant sur le terrain détruit. Un système écologique peut changer profondément sa structure et son fonctionnement pour s’adapter aux nouvelles contraintes. L’exemple le plus éloquent de résilience écologique est probablement Tchernobyl. Des années après la catastrophe nucléaire, suite à la disparition des activités humaines, certaines espèces sont venues s’installer de nouveau dans la zone. Cette dimension écologique de la résilience est inspirante. Il s’agit d’inventer une nouvelle approche au travail pour reconquérir le terrain perdu. La capacité d’adaptation aux changements subis est l’une des plus grandes forces de l’humain. Elle est présente dans sa nature profonde.
Enfin, le Larousse apporte une définition informatique du concept de résilience : « Capacité d’un système à continuer à fonctionner, même en cas de panne. » Cette approche est moins poétique que la précédente, mais certainement plus pragmatique. Être résilient, c’est être capable de continuer à avancer même lorsque plus rien ne fonctionne.
Mettre en place la résilience
Avant qu’une crise n’apparaisse, les leaders doivent accorder une attention particulière à la qualité des interactions entre collaborateurs. Dans l’idéal, la courtoisie et le respect rythment les relations internes. Elles consistent à manifester de l’estime et de la considération envers chacun. Le respect de la dignité de chaque collaborateur est une condition essentielle pour s’assurer de leur performance et de leur loyauté.
Être résilient au travail consiste à savoir réagir pour continuer à mener ses missions sans demeurer bloqué dans des situations déstabilisantes : changements d’équipe ou de direction, échecs, conflits internes, etc. Les écueils ne doivent pas forcément être franchis, mais plus tôt contournés. Les difficultés rencontrées peuvent être individuelles ou collectives. Il faudra alors travailler avec résilience seul ou en équipe. En amont, l’entreprise devrait développer une culture organisationnelle : un milieu de travail qui se caractérise par la confiance, l’honnêteté et l’équité.
Face à un événement déstabilisant, il convient tout d’abord d’en analyser les causes et les conséquences. De cette analyse, plusieurs solutions de résolution devraient apparaître. Le travail en équipe est parfois nécessaire pour trouver le meilleur cap qui permet de contourner l’écueil et poursuivre sa navigation vers l’objectif. Il est nécessaire d’exposer à son équipe que le changement et l’incertitude contiennent de nouvelles possibilités. Rechercher ces nouvelles possibilités, seul ou en équipe, et les mettre en avant. L’innovation est l’une des caractéristiques de la résilience. Il faut savoir innover pour surmonter les épreuves.
Dans un contexte de résilience, gérer la charge de travail est une autre tache importante. Lorsqu’on évolue en équipe, cette charge est à répartir entre les collaborateurs, en fonction de leurs capacités, mais aussi de leurs talents. Les compétences et les spécialités de chacun représentent des atouts majeurs pour continuer d’avancer vers l’objectif. Être résilient, c’est aussi savoir lâcher prise et être attentif à ses besoins personnels ou à ceux de l’équipe. Cet aspect est essentiel. Dans la traversée d’une crise, le sujet ou le collectif sont déjà impactés. En période de crise, un plan de résilience doit absolument prendre en compte la santé physique et émotionnelle des collaborateurs. L’équilibre entre les exigences du travail, de la famille et de la vie personnelle sont à maintenir.
Se développer à travers la résilience
D’un point de vue professionnel, la résilience apporte de nombreux bénéfices. Elle permet d’apprendre à bien se connaître, notamment en mettant en lumière ses propres qualités et ses défauts pour organiser la continuité des activités. Le sujet ou le collectif, en faisant preuve de résilience, peuvent s’étonner de leur capacité d’adaptation et d’inventivité.
La résilience offre la possibilité de gérer son énergie et de faire preuve de patience. Le stress et le découragement ne sont plus une fin. La résilience les sape lentement mais sûrement. Un caractère résilient est moins sensible aux imprévus et aux contrariétés. Une certaine sérénité l’accompagne lorsque des épreuves apparaissent. Le sujet peut parfois se projeter au-delà des crises. Certains leaders parviennent à être visionnaires même dans les moments les plus difficiles.
Howard Schultz et Starbucks
Howard Schultz, ex-PDG de Starbucks Coffee est probablement l’un des exemples les plus éloquents de leader qui maitrise parfaitement la résilience. Dans son ouvrage, Comment Starbucks a sauvé sa peau sans perdre son âme, H. Schultz détaille plusieurs situations qui ont failli avoir la peau de l’entreprise. Il explique comment, à force de résilience, il est parvenu à transformer les échecs en opportunités pour renforcer et faire croître Starbucks.
Lorsqu’en 2008, des statistiques présentent le café de McDonald’s comme meilleur que celui de Starbucks, Howard Schultz décide de fermer pendant 3 heures les 7100 boutiques des États-Unis d’Amérique pour réapprendre aux collaborateurs comment faire un bon café. Voilà un exemple de résilience : acter l’échec et mettre en place une stratégie visant à reprendre le contrôle, en acceptant même de perdre de l’argent sur le court terme. Le livre de H. Schultz constitue une véritable mine en matière d’exemples de résilience.
Elon Musk et Space X
Si l’on reprend l’historique de Space X, personne ne croyait dans son succès. Rappelons, qu’il s’agit d’une entreprise d’aéronautique fondée par Elon Musk, qui possède notamment Tesla. Fondée en 2002, Space X se donnait pour ambition l’exploration spatiale. Elon Musk a subi de très nombreuses critiques et a été l’objet d’énormément de dérision lorsqu’il a annoncé qu’il comptait envoyer des êtres humains sur Mars. Les différents modèles de lanceur (entendez fusée) développés ont connu de multiples déboires ce qui provoquait l’hilarité de certains concurrents et spécialistes aéronautiques. Dans sa communication via les réseaux sociaux, après chaque échec, Elon Musk a fait preuve de résilience et affirmé persévérer dans sa quête des étoiles.
En 2022, soit après seulement 20 ans d’existence, Space X dispose d’un lanceur nommé Falcon 9, capable de mettre en orbite des charges utiles et d’envoyer vers la Station spatiale internationale des astronautes grâce à sa capsule Crew Dragon. Aujourd’hui, Space X est dans la course pour envoyer sur la Lune et Mars des humains qui établiraient des colonies, à l’aide de son lanceur Starship. Tout cela grâce aux talents des équipes d’Elon Musk mais aussi par la résilience qu’il sait inspirer à ceux qui l’entourent. La résilience permet de naviguer parmi les étoiles.